Certainement la plus connue : Stromboli. Cette île abrite le volcan éponyme où les curieux viennent admirer la puissance de la terre et du feu. Le coup de cœur de Vendredi : Salina, la plus luxuriante des éoliennes.
Pour nous y rendre, nous empruntons le ferry depuis Milazzo, ville sicilienne sans grand charme où on ne reste dormir que pour prendre un bateau très tôt le lendemain matin. Depuis le ferry, on goûte déjà à ce petit sentiment de bout du monde. Cette sensation que plus le voyage est long, plus la destination sera mystique.
Hors saison, le bateau s’arrête sur toutes les îles. On perçoit de loin la vie des quelques insulaires qui y résident à l’année. Ces énormes caisses qu’on décharge sur le port et ces valises qu’on rapporte pour la saison fraîche. A chaque arrêt, nous sortons sur le pont pour admirer ces îles volcaniques toutes aussi différentes que chaque membre d’une même famille.
Par la fenêtre, on guette le Stromboli. On sait qu’il peut se réveiller à tout moment. On espère aussi, avec appréhension quand même, qu’il offrira son plus beau spectacle et que ce soir, les courageux qui monteront sur la caldeira verront ce qu’ils sont venus chercher : cette lave magique, indomptable et dangereuse qui s’écoule jusqu’à la mer.
L’ascension n’est pas difficile mais la balade n’est pas aisée non plus. La redescente en frontale est presque plus périlleuse que la montée, qu’on avale rapidement, portés par la peur de ne pas arriver à temps pour le show. Certains soirs, on le sait il ne se passe rien. On entend même un guide raconter que depuis trois semaines le volcan s’est rendormi.
Arrivés au point le plus haut, on attend que quelque chose se passe, quelques éclaboussures d’abord et déjà les « oh » et les « ah » pleuvent. Puis, lorsque la lave jaillit vraiment et qu’on l’aperçoit s’écouler de l’autre côté, on mesure la force de ce qui se cache sous nos pieds, sa menace aussi. On repart dans le noir émerveillés par cette première fois si près du magma. On réalise alors à quel point être sur cette île est une faveur plus qu’une destination de vacances.
Le lendemain matin, on descend sur le port prendre notre petit déjeuner au milieu des locaux et soudain, plusieurs détonations très fortes se font entendre. Tous regardent leur volcan, qu’ils ont surnommé iddu, avec la plus grande attention. Ils le surveillent, guettent le moindre signe inhabituel. Ça y est, il se réveille pour de bon.
Des jets de poussière imperturbables se dégagent du volcan. On observe le sommet, mais on regarde surtout ceux qui sont habitués à ses secousses. Ceux qui vivent avec ses humeurs et qui pourtant, à cet instant, restent littéralement bouche bée. Ils le savent, c’est iddu qui décide de la suite. L’Homme n’a plus de prise. Quelques heures plus tard, c’est le ballet des bateaux au pied du versant sur lequel la lave va s'écouler plusieurs heures durant.
Depuis Salina à des dizaines de kilomètres de là, on distingue encore ce rouge foudroyant qui s’écoule dans la mer. De nuit, c’est saisissant. Partout où vous êtes sur Salina, vous chercherez des yeux le Stromboli. Il s’impose. Il trône au milieu des eaux et surplombe en quelque sorte les autres îles éoliennes.
A Salina, réputée pour son vin doux de Malvasia et ses câpres, nous trouvons une île paisible, des paysages tropicaux encore bruts. A scooter, on dévale ses routes qui serpentent au milieu des vignes et au bord des falaises de pierre ponce sur fond d’air iodé jusqu’à la plage de galets, Spaggia dello scario, ou celle de sable noir de Rinella. On s’émerveille de ses petits villages qui nous font plus penser à une île du bout du monde qu’à l’Italie si proche. À Pollara, village enclavé, c’est le coup de foudre : nous sommes sur un ancien cratère effondré, dont la forme, surplombant la mer et entouré de falaises, lui a valu le surnom de fauteuil d'Éole. On y reviendra plusieurs fois, profiter des différentes luminosités qu’offre une journée à Salina. Ne suivez pas les conseils des guides qui ne font de Salina qu’une étape à la journée. L’île a bien plus à offrir qu’un aller retour en ferry. A Salina, on prend son temps. On goûte le soleil dans son assiette et la dolce vita qu’on envie tant aux italiens.
Où dormir
À Stromboli : à la Casa d’india, chez Giuseppe qui loue deux studios parfaitement situés avec terrasses privées option vue mer. Le point de départ des excursions sur le volcan est à 1 minute à pied.
À Salina : à Malfa, au cœur de l’île d’où il est facile de se déplacer en scooter d’un côté à l’autre de l’île. À l’Hôtel Sigmun, dont le restaurant a obtenu une étoile Michelin, ou à l’Hôtel Ravesi, pour son jardin luxuriant, sa piscine à débordement avec vue sur le Stromboli et les confitures de la propriétaire des lieux qui a fait de sa maison d’enfance ce qu’on appelle un hôtel avec une âme.
Où manger
Da Luciano (à Stromboli) : la meilleure pizzeria de l’île dont la terrasse s’ouvre sur la mer. Idéal avant ou après une balade dans les ruelles blanchies de Stromboli et sur sa plage de Ficogrande qui fait face au Strombolicchio, un minuscule îlot né d’une des plus anciennes manifestations volcaniques que les îles éoliennes aient connue.
Bar Malvasia (à Malfa) : pour ses pâtes fraîches, ses arancini et son ambiance place du village en face de l’église.
Allez prendre un verre au bar Miro (à Rinella) pour ses couleurs dorées et sa vue sur le port. Les bateaux y transitent depuis et vers les autres îles de l’archipel ou la Sicile.
Sur le Port de Santa Maria, à l’arrivée des ferrys sur Salina, protégez vous des averses ou du soleil à l’Antica Pasticceria Matarazzo. Selon la météo, commandez un cappuccino ou un café frappé suffisamment sucré pour que vous ne manquiez pas d’énergie pour le reste de la journée!
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